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Écrit du lendemain Quand j'ai rencontré Emmanuel Muheim, c'était ici à la bibliothèque où il était abonné. La première fois, il m'a demandé si on possédait les films de Tarkovski, et bien sûr on les avait tous, je lui ai demandé s'il voulait en emprunter un, mais il est reparti avec "lntervista" de Fellini. Puis on s'est vu à chacune de ses visites et à chaque fois je cheminais avec lui dans les rayons, en me faisant remplacer, et il pouvait dans la même phrase évoquer Kieslowski, Rothko ou René Char. Nous avions convenu que l'acte de création était le même pour un mathématicien, un poète, un musicien ou un peintre, seul changeait bien sûr, le travail dans la discipline, mais au départ c'était la même problématique. Ce n'est seulement au bout de neuf mois qu'il m'a suggéré que je sois trop jeune pour avoir connu le centre culturel de l'Abbaye de Sénanque, mais bien qu'étudiant à Aix à l'époque, j'ai pu m'y rendre à plusieurs reprises pour des chants sacrés polyphoniques de moines ou pour une longue soirée en compagnie de Touaregs. Puis, non ce n'était pas cela seulement, c'était plutôt qu'il vivait pour provoquer ces échanges. C'était lui l'instigateur et le provocateur de tous les échanges culturels de Sénanque. C'était lui l'acteur de ces échanges qui devenaient cette création collective qui produisait une mémoire collective dont nous sommes les détenteurs aujourd'hui et dont le dépositaire est Pascal Riou à qui je vais enfin laisser la parole pour nous raconter ce que fut cette magnifique aventure du centre culturel de l'abbaye de Sénanque. Philippe Simon |
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