Seul
le blanc
Tremblantes limites de ce
qui subsiste encore
de la lumière aveugle
éclatée
Ne se savent que quelques traits
quelques taches aériennes
mais qui pèsent la terre
toute la terre
son squelette brisé
sous l’évidence
Blanc
Calcaire foudroyé
Sec
à travers le rien
Et que reste-t-il
sinon les blancs destins
d’ombres servantes
fuyantes
mendiantes de ce qui encore
gomme ce qui
à travers elles
surgit
Sur les brisées du sable
L’instant ferme le silence….découvre….
Le silence referme l’instant
Les étoiles
ont-elles déchiré
l’origine
dénude la nuit
referme le secret
se terre
au plus blanc de la nuit
le soleil a bu l’horizon
la dune
menacera
attend
le rocher
oublie
ébloui
la nuit
onde le feu
sacre les braises
jalousent
les étoiles
là-bas
tout en bas
oubliées
Piades
A la montagne
Au sommet jamais atteint…
Sur la sente
Où mon pas ne
sera jamais qu’en dessous
Au plus loin
Au plus nu de l’aube blanche
Déliée du ciel et de la terre profonde
Née d’un soleil premier né
La montagne
Dans une nouvelle maternité
La vallée se recueille et attend la parole
e t moi si nu
déjà usé/
un instant s’avance blanc
matricielle caresse
du souffle
le regard repose
Guérit
un ciel passe
limpide regard du nouveau né
un ciel glisse
s’échappe, s’ouvre
à un autre ciel…
à l’extrême du jardin blanc
la vague immobile
Heure blanche
évanoui de bleu aurore
ne demeure que voile blanc
dans la brise
le chant de la source
Désert debout
Désert vertical
hisse la terre, la question
le multiple, l‘un
infinitude où les sens
fallacieux, tremblés, supplient
Désert dévorant
le sommet lointain d’absence. Là
repose, hasardé au-dessus
la planitude sourde.
Mer incertaine où vaquent
des mots fautifs en dérive.
Dans le silence d’un ciel
disparus, matrice première
désert vide obligé
ilence originel, baptismal, effaçant
la question. Bonheur étale la lumière
la source se donne
Seul
né du souffle
a u-dessus des déserts
nos domaines d’ombres
soumises au vent
une trace blanche au coeur de la nuit
une parole se cherche
la mer se referme
Il y a là-bas
comme un ailleurs fermé
Il y a en avant quelque chose
très loin en deça
quelque chose
oui
une trace encore la dernière trace
alors vint le premier jardin
Au delà une source,
une parole
si nu devant l’entrée
et mon pas qui recule
à l’ombre de la lumière
une rivière
au blanc une aube déliée du ciel
aurore née du premier soleil
eau cristalline
de la source première
O solitude heureuse
e t au devant
l’infinitude
vers un soleil
au plus haut du secret
vers mon ombre
au bord d’une eau lointaine
Dalles de gué
le mur nu attend la naissance
de l’ailleurs vient le songe d’un possible passage
un instant sauve du vent le chuchotement du silence
tout chemin va à la plage qui rejette l’ailleurs
ailleurs buée sur la vitre que dessine le doigt du rêve
L’aïeule
ici la table retrouve son archaïque enfance.
dans la cheminée la patience du feu renouvelle sans cesse une histoire
toujours de cendre
… espace d’un œil
coquille fermée sur le secret
l’amant rève d’une aube vierge.
De blanc incendié
de l’ailleurs
vient le songe
d’un possible passage
le mur nu attend la naissance
eau grave d’une enfance
pur sommeil parmi les ombres
une histoire s’éclaire
sous la paupière des dalles
les choses. Il arrive qu’elles s’apparaissent. Parfois devant
soi, sans écran
comme de l’autre versant de la vallée
au rebord de la nuit, au loin d’un océan, un voile étire
un deuil.
L’errance en cette ombre qui cèle toute promesse se déchire
de soudaines percées ; des crêtes désolées
se dévoilent….
La plainte une vague immobile
la mémoire de la nuit l’enchaîne
en berne de ce qui ne sera
…du fond de
la mémoire, on regarde, on attend
on ne sait pas
on se pose sur un désert sans matière
vers on ne voit où
cet horizon de très lointaine enfance
la parole de mort le détruit….
Noire verticale
désert de midi
flamme
une prière reste immobile
née de sentiers incendiés.
…évanoui de bleue aurore
ne demeure que voile blanc…
dans la brise
le chant de la source
La lecture se
poursuit des autres poèmes cités et d’extraits de « Le moine et le poète » Regards |